Loi et éthique individuelle.
Propriété privée et destination universelle des biens de la terre sont des droits fondamentaux. Cependant le droit de « biens pour tous » précède celui de la propriété. Tous les deux, s’ils sont intimement liés, sont indispensables à la quête du bien de chaque personne et en même temps du Bien Commun.
C’est le rôle du législateur que de tendre toujours vers cette finalité-là. Il convient donc que les règles soient les mêmes pour tous afin de limiter les abus que l’on connait : paradis fiscaux, concurrence déloyale… Au-delà de ces dérives, la mondialisation offre une formidable opportunité de nous ouvrir à l’universel !
Mais la loi, si bonne soit-elle, est-elle capable d’atteindre ce but ?
Pour ma part, je ne le pense pas. Il y a toujours un décalage entre rapidité de la réalité et nécessité de légiférer. Quand bien même la Loi serait promulguée de façon universelle et sur tous les sujets, nous voyons combien il est déjà difficile d’appliquer les lois déjà existantes si bonnes soient elles.
Mais plus encore l’individu qui n’agit que pour son intérêt personnel ou celui de son « Clan » échappera toujours à la loi pour la contourner…
Celui qui est entreprenant mais qui est avide, cupide, qui a soif de pouvoir et d’honneur mettra son talent d’entreprendre au service de sa cause exclusivement et non au service du Bien Commun. Il trouvera, grâce à sa capacité imaginative qui est le propre de l’homme, une façon de détourner la loi. Et pire encore, une façon d’asservir les autres plutôt que de les servir.
La réalité nous montre que cette capacité à frauder n’est pas l’apanage d’une poignée de privilégiés, mais d’un grand nombre. Les affaires fort médiatisées des grands de ce monde ne doivent pas nous faire oublier que de bien plus petites fraudes sont au quotidien tout autant préjudiciables pour le vivre ensemble : fausse déclaration d’impôts, de patrimoine ; fraude à la sécurité sociale aux allocations diverses….
La loi est indispensable, mais pour tout un chacun il est tout aussi indispensable d’avoir une éthique et un comportement exemplaire.
Merci beaucoup cher Frère Président, pour ce rappel que l’éthique et l’exemplarité nous concernent tous et pas seulement ceux qui ont une quelconque surface médiatique ou du pouvoir !
Il me semble que c’est la même chose pour nos discours, car bien autant que nos actes, ils peuvent être exemplaires. Je suis frappé par la géométrie variable des discours, sur le même sujet suivant l’auditoire. Les hommes politiques sont là aussi visés, entre ce qu’ils disent en « off » et en « on ».
Mais c’est bien pareil pour tout un chacun : beaucoup de discours sont très durs quand ils sont prononcés en général (ex: sur l’insécurité), et sont nettement plus souples par exemple quand ils sont tenus à propos du cas d’une personne en particulier (dont il faudrait alors tenir compte de la situation individuelle).
Je pense que nous manquons de cohérence, tant par peur que par absence de profondeur.
C’est tout le mérite du Christ et de l’église d’avoir tant insisté sur le pardon, la contrition, la rédemption, autant de mots placés à la source de la cohésion sociale.
La libération viendra de la croix !