Droit au travail !

Le travail occupe une place importante dans la vie humaine.

Par bien des aspects il génère fatigue, stress et parfois maladie. Le but des prochaines lettres ne sera, cependant, pas de s’attarder sur toutes les difficultés liées au monde du travail mais bien de le regarder d’un point de vue positif. Si le travail peut être destructeur de la personne humaine, il est aussi source d’épanouissement. Sans oublier le premier aspect, non négligeable, nous nous attarderons là sur le côté bienfaisant du travail.

Une maxime populaire nous enseigne que « L’oisiveté est la mère de tous les vices ». Il s’agit là de mettre l’accent sur le désœuvrement et non sur le repos et le temps pris pour soi-même, indispensables pour se ressourcer.

J’ai lu récemment dans la presse que les violences qui touchent notre société actuelle trouveraient leurs racines dans le désœuvrement, l’oisiveté et le manque de perspectives. Sans activité saine, l’homme est tenté par des dérives malsaines telles que les violences, trafics illicites, jeux d’argent, boissons excessives etc.

Pour Saint Benoit, « L’oisiveté est l’ennemie de l’âme », c’est-à-dire l’ennemi de notre être le plus profond. Pour lui, tout doit être orienté vers la vie spirituelle et la lecture. La méditation et la prière en sont les moyens, mais il précise que pour ceux qui ne peuvent pas s’y adonner correctement, il est préférable qu’ils aient une activité et cela même le dimanche. Si dans notre société actuelle, cette dernière préconisation nous semble un peu excessive, elle reste à méditer et nous montre combien le désœuvrement et l’ennui peuvent être source de dérives et d’égarements néfastes.

Le livre des Proverbes dans la  Bible décourage aussi de l’oisiveté et de la paresse. « Le paresseux et la fourmi » en est un exemple :

« Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies et sois sage. 

Elle qui n’a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, 

elle prépare son pain en été, elle amasse sa nourriture pendant la moisson. 

Jusqu’à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? 

Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir  — et ta pauvreté viendra comme un rôdeur et ton appauvrissement comme un homme armé. »

Autre exemple qu’il m’a été donné de constater récemment au travers d’un échange avec un ami retraité qui me confiait qu’il avait besoin d’activités programmées, de rendez-vous amicaux bienfaisants sans quoi il sombrait dans une sorte de mélancolie.

Nous avons donc à repérer, pour nos proches et nous même, ces lieux d’oisiveté qui nous conduisent à tourner en rond, à nous détourner de l’essentiel voire à nous conduire à pire.

En conséquence, la société civile, pour le bien de ses membres, se doit d’imaginer sans cesse comment fournir un travail à ceux qui sont en âge de se construire : un droit au travail tout simplement. Quant aux retraités désireux de continuer à être dans l’action ou aux jeunes non encore entrés en vie active, le bénévolat peut être une échappatoire à l’ennui et aux effets néfastes qu’il peut engendrer.

Car vous l’aurez certainement compris, oisiveté et paresse nous guettent tous, à tout age, quelle que soit notre situation, à divers titres et à des degrés différents !