Nous avions terminé notre dernière lettre, en commençant à évoquer les méfaits de la « connexion numérique».

Le pape poursuit, en mentionnant les nombreux fanatismes de personnes religieuses, « sans exclure les chrétiens ». Fanatismes, où il est  « coutume de banaliser la diffamation et la calomnie… ».

Il interroge : « qu’apporte-t-on ainsi à la fraternité que le Père commun nous propose ? ».

L’information est bien des fois sans sagesse, c’est-à-dire sans conformité avec la réalité.

Le danger vient de la subjectivité

Ce que j’aime, ce que je pense en connivence avec mon groupe… est pris pour argent comptant, et exclut celui qui est différent. Non seulement exclut, mais parfois diffame.

L’écoute et le silence, qui permettent la rencontre vraie avec l’autre, ne sont plus au cœur du dialogue. Ce qui empêche une réflexion sereine qui pourrait nous conduire à une sagesse commune.

François, dans quelques paragraphes, évoque la soumission à la culture unique et l’autodépréciation de beaucoup de peuples et de cultures : « Ces derniers oublient leur racines, et  perdent ainsi l’opportunité de créer des liens d’intégration entre les générations et les diverses communautés. En conséquence, le sens est embrouillé et on s’éloigne les uns des autres.» § 51 à 53.

Ces quelques lignes nous interrogent sur notre capacité à rejoindre l’autre dans ce qu’il a de différent. Elles nous  interrogent aussi sur notre capacité d’écoute, et notre relation à l’écran numérique.

 

Des chemins d’espoir

Malgré ces tableaux sombres que nous avons évoqués au cours des dernières lettres, le pape se veut dans l’espérance et évoque quelques chemins d’espoir.

La pandémie nous a permis de voir la générosité de beaucoup de personnes. Nous les connaissons, les médias en ont parlé.

Cela nous fait prendre conscience « que personne ne sauve seul ». § 54.

Pour renouveler l’espérance, il fait appel à l’intériorité et à la réalité qui est enraciné au plus profond de l’être humain. L’espérance « nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie. Ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour… L’espérance est audace…» § 55.

C’est sur cette note d’espérance audacieuse que je viens vous souhaiter une très belle fête de Pâques. Et ce, malgré (ou à cause), de l’ambiance singulière dans laquelle nous met la pandémie.