Initiation au Bien Commun
Dans une lettre précédente nous avons réfléchi à la destination universelle des biens de la terre comme devant profiter à tous en vue de la construction d’un monde plus humain. Il convient à présent d’élargir cette réflexion au droit de propriété privée et de voir comment ce droit peut et doit s’articuler avec la destination universelle des biens de la terre.
Le droit à la propriété des biens est un prolongement de la liberté humaine qui consiste, entre autre, à prendre en main son destin personnel et familial. C’est surement un facteur d’équilibre et d’épanouissement que de pouvoir, par le fruit de son travail, acquérir des biens à son usage propre ou à celui de sa famille. Je dirai que ces biens assurent autonomie et intimité et participent en partie à notre bonheur. Les législateurs seront donc attentifs à faire en sorte que les personnes puissent jouir de l’accession à la propriété.
Mais en même temps si l’on reconnait le bienfait de la propriété des biens pour celui qui les possède, tout propriétaire est invité à prendre en compte qu’il est aussi un acteur du bien commun, que son droit à user de ces biens l’oblige en quelque sorte à voir plus grand que sa simple possession et jouissance. Il est invité à élargir son regard vers la planète entière et voir comment, avec ses talents, il peut contribuer à un monde meilleur. Il est invité à le faire avant tout parce qu’il est un être humain et qu’il est, en quelque sorte, solidaire de la nature humaine. Le fait de posséder est, même si c’est mérité, un privilège qui doit encourager la personne à œuvrer pour le bien de tous. Cela doit être considéré non comme un appauvrissement, mais plutôt comme un enrichissement personnel. Le fait d’œuvrer pour plus grand que son horizon propre et immédiat, est source d’épanouissement.
Trois arguments en faveur du bien commun :
- Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, surtout s’il s’agit du bien commun et des personnes en particulier.
- La grandeur et la noblesse d’une personne est bien dans le fait qu’elle prend soin des autres, du bien collectif et du vivre ensemble dans la paix et la justice.
- Ce que nous aurons amassé durant notre vie, ne sera pas emporté avec nous dans notre tombe.
En conséquence, dès aujourd’hui, hâtons-nous de voir comment en étant propriétaire, nous pouvons servir au bien de tous et plus particulièrement des plus fragiles.
Terminons par une phrase de saint Léon le Grand : « Quand nous donnons aux pauvres les choses indispensables, nous ne faisons pas pour eux des dons personnels, mais nous leur rendons ce qui est à eux. Plus qu’accomplir un acte de charité, nous accomplissons un devoir de justice »
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