Seul l’amour sauvera le monde.

Au fil de mes dernières publications, nous avons vu que les biens de la terre doivent profiter à tous, que le droit de propriété, bien que légitime, est finalement ordonné au bien de tous et du vivre ensemble dans la paix et la justice.

Le législateur est le garant de ce vivre ensemble. Mais la loi, si indispensable soit elle, est bien des fois contournée par le malhonnête, le cupide, l’avare, l’égoïste … Et de ce fait, elle est finalement incapable de régir ce vivre ensemble.

Seul l’amour sauvera le monde. Entendons par « amour »,  le don de soi, gratuit, désintéressé, au service des autres et du bien commun.

Le don de soi au service de l’autre commence au sein de sa famille et se poursuit avec ses amis, au travail, et dans toutes les responsabilités qui sont les nôtres,  grandes ou petites.

Si bien des fois le don de soi est un mouvement spontané qui nous pousse à prendre soin de l’autre, telle la relation qui unit la mère et son enfant,  il nécessite d’être cultivé jour après jour sous peine de le voir s’affadir ou même s’éteindre. De la même manière que nous faisons du « training » pour le sport, le « training » du don de soi est requis pour devenir un sportif de haut niveau de l’amour.

Par ailleurs, se laisser attendrir par la souffrance d’autrui nous pousse à nous mettre en mouvement. Citons parmi tant d’autres, souvent plus anonymes, l’Abbé Pierre qui a mis sur pied Emmaüs, Coluche et les Restos du Cœur…

L’actualité de ces derniers jours met en lumière le formidable don de soi du Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame qui a choisi de prendre la place d’un otage dans le supermarché de Trèbes au péril de sa vie.

L’émotion préside à la mise en marche et l’empathie, la compassion nous poussent à soulager la souffrance de l’autre. Elle est forcément active et efficace sinon elle reste stérile. Les bons sentiments ne suffisent pas ! Le don de soi pour une cause grande ou petite, dans l’urgence,  à court ou long terme sera toujours guidé par la raison. Sans raison garder, nous courons le risque de nous égarer : si je ne sais pas nager, je ne vais pas plonger dans les eaux tumultueuses pour sauver une personne emportée par les flots.

Notre cœur est touché par la souffrance d’autrui et le Bien Commun, mais c’est à la raison et à l’intelligence de prendre les décisions pour être dans une situation concrète, le plus  efficace pour le bien des personnes.

Le risque est grand de devenir insensible aux autres dans leur malheur.  Nous avons à tenir les trois étapes :

  • Voir avec le cœur,
  • Evaluer la situation avec efficacité,
  • Agir de toutes ses forces avec éthique et exemplarité.