La France connait des scènes de violences très fortes et jamais vues depuis Mai 68.

Nous le savons, c’est l’augmentation des taxes sur les carburants qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est un fait, l’augmentation des carburants pénalise tout le monde mais plus particulièrement les petits salaires et ce immédiatement.  Les diverses aides promises  ne viendront que dans un second temps et peut-être pas pour tous les revenus vraiment modestes : d’où cette colère qui gronde aujourd’hui.

J’avoue que le raisonnement est un peu simpliste et probablement incomplet pour expliquer ce mouvement des « gilets jaunes », mais je crois qu’il  y a de cela.

Je voudrais m’adresser, par ces mots, en ces circonstances particulières, aux trois milliers de personnes, Compagnons, Amis ou Sympathisants  qui reçoivent notre lettre.

Dans notre charte des  Compagnons du Sens nous avons souhaité, entre autre,  cultiver  « l’être juste et non-violent ».

Je crois que c’est vraiment d’actualité que d’avoir une attitude non violente et  de poursuivre la justice. Aucune fin poursuivie ne peut  justifier une quelconque violence, dégradation ou blocage de l’économie. Et cela, même si des bras de fer violents et déterminés ont permis des reculades.

Des hommes et des femmes blessés par centaines, que ce soit du côté des manifestants ou des forces de l’ordre,  des dizaines de milliers d’Euros de dégradations, des centaines de salariés déjà ou bientôt au chômage, une économie qui se paralyse… Autant de conséquences  qui sont le résultat de ce mouvement pourtant si légitime dans son droit à manifester. Mais de grâce, soyons vigilants, car on le sait tous au fond de nous « la colère est mauvaise conseillère » et ouvre la porte à la violence sous toutes ses formes. Une violence verbale pour certains, matérielle ou physique pour d’autres, mais une violence qui détériore fortement le vivre ensemble.

Des « casseurs, professionnels du foutoir », sont là. Cela est incontestable, mais je crois que l’on ne peut, comme en toute chose, avoir les mauvais d’un côté et les bons de l’autre. Non ! Car le cœur de l’Homme est parfois bien double. J’ai côtoyé des « gilets jaunes » fort sincères et de bonne volonté qui dans leurs paroles et certains de leurs actes étaient aussi porteur de violence et de mépris pour les personnes, alors même qu’ils se veulent pacifistes.

En conséquence, j’invite chacune et chacun à être vigilant  quant à ce qui sort de son cœur profond, de ses pensées, de ses humeurs, de ses paroles et jusque dans ses actes, à discerner vraiment s’il est un artisan de paix ou de chaos.

Nous avons chacun dans ces moments de fébrilité à garder raison sur la violence pour la conjurer sous la bannière de l’amour.  Nous avons chacun à respecter l’autre dans sa personne humaine, ne faisant pas à autrui ce que l’on ne voudrait pas que l’on subisse.

Pour l’artisan de paix il ne s’agit pas de « zapper » la justice ou de la négliger. Bien au contraire, il s’agit de poursuivre cette même justice mais avec les armes de la non-violence et du dialogue afin de prendre soin des plus fragiles.

En cette période de trouble intense que notre belle France traverse,  j’appelle nos nombreux lecteurs et tout particulièrement Les Compagnons du Sens à cultiver cette non-violence si indispensable au vivre ensemble.

Je prie le Ciel pour que nos « gilets jaunes » ainsi que notre gouvernement fassent œuvre de sagesse non-violente  pour sortir de cette crise la tête haute pour tous. Car, il est important de garder à l’esprit que la non-violence ne souhaite humilier personne !

Paix et paix !