Qu’est-ce que l’autorité ?
C’est , en première définition , le droit de commander , de pouvoir imposer l’obéissance ,
On est dans le droit fil de l’autorité du chef , au sens propre du terme , celui qui conduit , qui dirige , qui ordonne…..
Sur cet axiome Chef/Autorité , se sont construites les civilisations humaines , et aucune n’a d’une manière ou d’une autre échappé à cette règle.
Il en va de même pour nos religions monothéistes , pour nos organisations politiques , syndicales ou autres….
La problématique de l’autorité est bien entendu contenue dans le terme même d’autorité.. D’aucuns diront que , sans autorité , c’est l’anarchie , d’autres diront que trop d’autorité , c’est la dictature avec tous les excès que cela comporte ….
La question est donc simple : où met on le curseur ???
La société occidentale de ce début de 21 ème siècle est un exemple illustrant parfaitement la question et la situation du curseur .
1968 a incontestablement marqué les esprits de toutes les générations et a entraîné un changement de monde
L’autorité , au sens large du mot , n’a jamais été autant contestée qu’après 1968.
Le droit de la famille a profondément évolué , les droits des salariés dans les entreprises ont changé presque de nature , les salariés sont devenus acteurs et ont pris part aux décisions , les partis politiques , les syndicats , les organisations dans leur ensemble ont vu leur mode de fonctionnement changer.
On a encouragé les prises de parole , le droit de contester , le droit de remettre en cause l’idée de majorité et donc de voir émerger avec des pouvoirs parfois considérables la reconnaissance des minorités.
De l’idée absolue de l’autorité , on est allé vers la liberté à tout crin , au risque de remettre en cause des valeurs telles que : le respect , la bienveillance , la gentillesse …., comme si l’autorité était l’ennemi légitime de la liberté .
De façon tout à fait curieuse , ce trop plein de démocratie a favorisé des postures agressives voire violentes , et c’est vrai dans tous les domaines, quels qu’ils soient .
Ces libertés gagnées sur les barricades de 1968 ont engendré un profond changement , dans les mentalités comme dans les comportements individuels et collectifs.
Ces mêmes libertés ont remis en cause l’autorité à tous les niveaux, et dans toutes les organisations : dans la famille , dans l’école , le collège , l’université , dans l’entreprise , dans les partis politiques , dans les organisations syndicales …
Le curseur dont nous parlions , est passé symboliquement d’une société très hiérarchisée à une société atomisée , où la majorité n’a plus beaucoup de sens mais où au contraire la minorité représente et devient l’étendard de la pensée nouvelle.
la hiérarchie symbole et construction de l’autorité a perdu son identité et tout son sens …
C’est dans ce contexte actuel que le débat sur l’autorité se régénère …..Trop de liberté entraîne de façon inévitable la montée de ces minorités qui constituent de près ou de loin , la négation du sens commun , de l’intérêt général , du bien commun , du vivre ensemble …
L’autorité est le fondement nécessaire et indispensable à l’idée de collectivité régie par un ensemble de règles fondées sur le respect et la bienveillance.
Il ne peut y avoir d’autorité légitimement consentie sans respect , respect de l’autre , de sa différence… C’est précisément sur cette base que se développe l’autorité de compétence , la compétence étant par définition le critère ultime de l’autorité.
Francis Dousteyssier,
Compagnons Du Sens
Tout ceci est vrai
Un autre aspect de l’autorité :elle s’impose quand elle est ressentie comme l’occasion de grandir pour ceux qui l’acceptent
Cela suppose beaucoup de finesse de part et d’autre