« Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon les règles de la justice et inséparable de la charité ». Concile Vatican II – Constitution pastorale Gaudium et spes (joie et espoir) – 2ème partie – chap. III – sect. 2 (1965)
Si pour le chrétien l’affirmation de ce postulat trouve son origine dans la foi au Dieu créateur, chacun, croyant ou non, peut comprendre dans la seule lumière de la raison le bien fondé de cette destination universelle des biens de la terre au profit de chaque personne humaine et de tous les peuples. Comment justifier l’exclusion de certains hommes de ces biens ? Comment justifier l’accaparation par un petit nombre des richesses de la terre ? De par notre nature humaine commune, rien ne le permet : ni la naissance, ni le travail acharné, ni le talent de certains.
C’est en quelque sorte un droit inscrit dans la nature.
Les richesses naturelles ou créées sont là pour faire vivre tous les membres de la communauté humaine sans exclure ni privilégier personne.
Ce droit que nous confère notre naissance, n’autorise pas pour autant l’individu à faire ce qu’il lui plait sous prétexte de ce droit. Il est donc nécessaire que ce droit soit réglementé pour qu’ordre et équité soient sauvegardés.
Pour cela toutes réglementations nationales et internationales sont indispensables.
Nous voyons bien avec l’actualité combien ces réglementations sont non seulement indispensables mais doivent aussi s’harmoniser entre les divers pays (cf. les paradis fiscaux).
La mondialisation, si elle nous offre bien des difficultés (travailleurs détachés moins onéreux en charge et en salaire, produits qui arrivent avec des prix si bas qu’il est impossible de les offrir en production locale, etc.) est aussi une formidable opportunité pour réguler, à l’échelle mondiale, cette destination universelle des biens qui doivent profiter à tous.
A défaut d’être dans ces instances décisionnelles, nous avons à œuvrer pour que cette justice se fasse. Le croyant le fait parce qu’il y est invité en raison de sa foi et l’homme de bonne volonté le fait au nom de la vérité philosophique qui le pousse à agir. Il est important de souligner ce principe de réflexion qui nous permet de poser le raisonnement et de construire une sagesse de vie sur laquelle tout homme peut se reconnaître, y compris dans la différence de culture.
Le « compendium de la doctrine sociale de l’église » de 2005 (1ère partie – chap. 4 – III b) traduit parfaitement bien les choses :
« La destination universelle des biens comporte un effort commun visant à obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent contribuer à la promotion d’un monde plus humain ou chacun puisse donner et recevoir, et ou le progrès des uns ne sera pas un obstacle au développement des autres, ni un prétexte pour les asservir ».
A nos « cogitations » pour agir là où nous sommes !
Partagez votre expérience et vos idées.
Paix et joie.
Frère Marie Pâques
Je suis d’accord avec le contenu de cette lettre qui contribue à développer une pensée plus intégrative. L’homme s’est mondialement soumis à la pensée capitaliste, s’auto maltraite et s’affame tout autant qu’il écrase la vie des autres espèces, pollue les eaux, l’air et gaspille les ressources. Tout étant lié dans cette décadence.
Révéler le pouvoir que nos actes quotidiens ont sur la biosphère qui souffre et s’épuise de part l’irrationalité de nos comportements humains, c’est retrouver intuitivement le sens mystique de « la Adama »; où il nous est rappelé qu’initialement Adam et Eve ne vivaient pas dans une conscience coupée du reste des espèces vivantes mais en harmonie entre « merveilles vivantes » de la Création Divine..